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En 1880, M. Darsy, dans [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k408361c "Les prisons en Picardie. Étude historique sur la détention préventive et pénale et sur les prisons anciennes"], décrit les lieux : "Elle se compose de plusieurs chambres au premier et au second étage, et d'une basse-fosse sous le sol, à la profondeur de six mètres environ, sans air et sans lumières. Celle-ci communiquait anciennement avec d'autres cachots qui s'étendent sous la place publique. On y descend par un escalier en pierre, raide et étroit, de vingt-neuf degrés, de 0m20 chacun. Elle mesure 1 mètre de longueur sur 0m72 de largeur. Une atmosphère humide et lourde vous saisit en y entrant, et les murs luisent d'un suintement visqueux et verdâtre. [...] Mieux vaudrait à de tels hommes mettre des entraves aux pieds et aux mains, que d'exposer leur santé par un séjour, si court qu'il fût, dans cet horrible lieu". | En 1880, M. Darsy, dans [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k408361c "Les prisons en Picardie. Étude historique sur la détention préventive et pénale et sur les prisons anciennes"], décrit les lieux : "Elle se compose de plusieurs chambres au premier et au second étage, et d'une basse-fosse sous le sol, à la profondeur de six mètres environ, sans air et sans lumières. Celle-ci communiquait anciennement avec d'autres cachots qui s'étendent sous la place publique. On y descend par un escalier en pierre, raide et étroit, de vingt-neuf degrés, de 0m20 chacun. Elle mesure 1 mètre de longueur sur 0m72 de largeur. Une atmosphère humide et lourde vous saisit en y entrant, et les murs luisent d'un suintement visqueux et verdâtre. [...] Mieux vaudrait à de tels hommes mettre des entraves aux pieds et aux mains, que d'exposer leur santé par un séjour, si court qu'il fût, dans cet horrible lieu". | ||
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En 1900, le beffroi fait encore office de prison, son bourdon annonce les périls divers dont les incendies. Les "filles soumises", c'est-à-dire les prostituées oeuvrant dans les maisons closes, doivent s'y enregistrer. | En 1900, le beffroi fait encore office de prison, son bourdon annonce les périls divers dont les incendies. Les "filles soumises", c'est-à-dire les prostituées oeuvrant dans les maisons closes, doivent s'y enregistrer. | ||
Le beffroi est utilisé comme [ | Le beffroi est utilisé comme [[Prisons d'Amiens|prison]] jusqu'en 1932, bien qu'il soit, les derniers temps, essentiellement utilisé comme un "violon", c'est-à-dire comme un lieu où les forces de l'ordre laissent cuver les ivrognes du cru ( [https://www.amiens-wiki.fr/index.php/Histoire_des_prisons_d'Amiens,_de_Bic%C3%AAtre_%C3%A0_la_prison_cellulaire histoire des prisons d'Amiens, de Bicêtre à la prison cellulaire] [https://www.amiens-wiki.fr/index.php/Christian_Carlier Christian Carlier] ). | ||
== Les bombardements et l'incendie de mai 1940 == | == Les bombardements et l'incendie de mai 1940 == |
Version du 5 mai 2023 à 22:21
Le Beffroi est situé place au fil.
Il est surnommé “Ch’Bédouf” par les Amiénois.
Le premier beffroi
Après une lutte contre le comte d'Amiens, entre 1113 et 1117, les bourgeois d'Amiens obtiennent l'autonomie de la commune.
Après octroi d'une charte royale, pour affirmer les droits et libertés associés à ce statut et célébrer cet événement, un premier beffroi est construit.
Mais il est entièrement détruit par un incendie en 1406.
Le second beffroi
La reconstruction du beffroi, qui dure de 1406 à 1410, est financée par un impôt spécial autorisé par le roi. Le corps du bâtiment est rebâti avec la pierre des carrières de Saint-Maurice.
Incendies de 1562 et 1742
Le 13 août 1562, un incendie, sans doute imputable à la foudre, se déclare à midi dans l'édifice. La charpente brûle en 2 heures.
De 1562 à 1576, la reconstruction a lieu. Le comble de charpente est érigé de 1577 à 1581.
Mais le 16 avril 1742, un nouvel incendie, cette fois encore, dû à la foudre, touche la toiture. La charpente, les cloches et la mécanisme de l'horloge sont détruites, une partie de la maçonnerie est endommagée.
Reconstruction
Une nouvelle taxe spéciale, autorisée par le roi, est levée, afin de reconstruire l'édifice. L'architecte Charles Le Franc d'Étréchy est le premier maître d'oeuvre de cette nouvelle reconstruction en 1749. Celle-ci est finalement réalisée suivant les plans de l'architecte amiénois Pierre-Louis Beffara, livrés le 29 décembre 1749 et adoptés par la municipalité le 6 mars 1750.
Ces nouveaux travaux, achevés le 17 novembre 1753, confèrent au beffroi une architecture unique, composite. Tandis que la base médiévale de l'édifice est légèrement modifiée, on lui adjoint un campanile de pierre, au sommet duquel un dôme de charpente est surplombé d'un lanternon. Ce dernier accueille, jusqu'en 1910, la loge du guetteur, à plus de 40 mètres de hauteur
On rajoute des voûtes intérieures en brique, afin de renforcer les murs de la base. Cela modifie l'agencement intérieur des lieux.
Ce lieu de passage, central qui plus est, est régulièrement couvert d'affiches publicitaires jusqu'à la Seconde Guerre mondiale.
Une prison
Le Beffroi est la prison de l'échevinage.
En 1880, M. Darsy, dans "Les prisons en Picardie. Étude historique sur la détention préventive et pénale et sur les prisons anciennes", décrit les lieux : "Elle se compose de plusieurs chambres au premier et au second étage, et d'une basse-fosse sous le sol, à la profondeur de six mètres environ, sans air et sans lumières. Celle-ci communiquait anciennement avec d'autres cachots qui s'étendent sous la place publique. On y descend par un escalier en pierre, raide et étroit, de vingt-neuf degrés, de 0m20 chacun. Elle mesure 1 mètre de longueur sur 0m72 de largeur. Une atmosphère humide et lourde vous saisit en y entrant, et les murs luisent d'un suintement visqueux et verdâtre. [...] Mieux vaudrait à de tels hommes mettre des entraves aux pieds et aux mains, que d'exposer leur santé par un séjour, si court qu'il fût, dans cet horrible lieu".
En 1900, le beffroi fait encore office de prison, son bourdon annonce les périls divers dont les incendies. Les "filles soumises", c'est-à-dire les prostituées oeuvrant dans les maisons closes, doivent s'y enregistrer.
Le beffroi est utilisé comme prison jusqu'en 1932, bien qu'il soit, les derniers temps, essentiellement utilisé comme un "violon", c'est-à-dire comme un lieu où les forces de l'ordre laissent cuver les ivrognes du cru ( histoire des prisons d'Amiens, de Bicêtre à la prison cellulaire Christian Carlier ).
Les bombardements et l'incendie de mai 1940
Le 19 mai 1940, Amiens est bombardée par les Allemands. Le lendemain soir, le beffroi est à nouveau touché par un incendie, qui abîme la partie supérieure de l'édifice et détruit le dôme. La cloche Marie-Firmine se fracasse en chutant au sol.
La restauration de la seconde moitié du XXe siècle
Au moment de la Reconstruction de la ville, celle du beffroi ne semble pas prioritaire. On se contente de déblayer les décombres et d'entretenir le bâtiment a minima. Une cabane en bois est installée sur le campanile, afin de préserver l'intérieur du bâtiment des aléas météorologiques.
De 1969 à 1977, la base est remise en état. Dans les années 1970, les choix concernant la reconstruction de l'édifice font l'objet de débats. En janvier 1987, la Ville d'Amiens, la Société des Antiquaires de Picardie et la Direction Régionale des Affaires Culturelles s'accordent sur la restauration, à l'identique, du dôme de Beffara, détruit en 1940. Les travaux, réalisés pour un coût total de 7,5 millions de francs sous la supervision de l'architecte François Vasselle, durent de février 1989 à juillet 1990.
En mars 2000, la société Mamias installe au beffroi un carillon de 30 cloches, pesant environ une tonne, fondues par la manufacture Paccard.
Architecture
La base de l'édifice mesure 13 mètres de large, sur 17 mètres de haut, et comporte 3 niveaux.
Il est composé de 14 pièces hors sol, servant essentiellement de geôles (dont les murs sont ornés de graffiti), de cuisine du gardien ou encore de salle de réunion des échevins. S'y adjoignent deux cachots, à 3 et 4,5 mètres sous terre.
Les cloches
Dès la construction du premier beffroi, une cloche est appendue : la bancloque. Son retentissement sonne la convocation des échevins aux réunions, prévient la population d'un danger imminent et marque les heures de la journée.
La cloche, "Marie-Firmine", installée dans le dôme du Beffroi, est fondue en 1748 par la dynastie de fondeurs Cavillier. Ses dimensions sont impressionnantes : elle pèse 11 tonnes et son battant 315 kilogrammes, sa partie basse mesure 2,43 mètres de diamètre et sa hauteur est de 1,83 mètre.
Les vestiges de la cloche subsistant après l'incendie de mai 1940 sont retirés en 1961 et intègrent les collections du Musée de Berny.
L'horloge
Le mécanisme de l'horloge, d'une surface de 5 mètres carré, est réalisé par Mauvoisin en 1754, sur les dessins de Julien Leroi et sous la supervision de Goret. Le coût de sa réalisation est de 4500 francs.
En 1844, elle fait l'objet d'une restauration par Wagner (neveu).
La Renommée
La statue de la Renommée, installée à 52 mètres de hauteur, fait office de girouette. Réalisée en cuivre, elle représente un ange.
Valorisation historique
Le beffroi est inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques le 7 août 1926 et classé patrimoine mondial de l’UNESCO en juillet 2005.
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En 1908
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L'entrée du Beffroi dans les années 1900
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Le marché aux volailles au pied du Beffroi
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Le Beffroi dans les années 1905
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Le Beffroi dans les années 1905
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Le Beffroi et le Marché Lanselles
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années 30
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Le Beffroi et la Cathédrale en 1940
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Le Breffroi dans les ruines
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Autour du Beffroi - août 1940
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En 1990
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Le Cadran Solaire
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Le Beffroi parmi les ruines le 9 juillet 1940
Le Beffroi Aujourd'hui
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dans les années 1990 avant la dernière restauration
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Le Beffroi détail en façade
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Le Beffroi détail en façade
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une ancienne ouverture ?
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