Académie des sciences, des lettres et des arts d'Amiens
L'Académie des sciences, des lettres et des arts d'Amiens est une société savante.
Le Cabinet de lettres
Un Cabinet de lettres est créé à Amiens en 1702.
Il rassemble des savants et hommes de lettres, parmi lesquels l'abbé de Saint-Acheul Pierre de l'Étoile, qui en est le directeur, le chanoine de la cathédrale Delfaut, qui en assure le secrétariat, ou encore le magistrat Jean Vaquette du Cardonnoy.
Mais les membres échouent à se renouveler et un édit royal interdit toute réunion sans autorisation. Le Cabinet de lettres périclite.
La Société littéraire d'Amiens
En 1746, une Société littéraire est à nouveau formée. Elle est autorisée le 25 août 1749.
Ses membres ambitionnent de la transformer en une académie. Ils sont soutenus dans leur démarche par le duc de Chaulnes, gouverneur de Picardie, l'intendant Chauvelin et le poète et dramaturge Jean-Baptiste Gresset.
La reconnaissance officielle de l'Académie
En juin 1750, le roi Louis XV octroie, à Compiègne, des lettres patentes, transformant la Société littéraire en une Académie des sciences, belles-lettres et arts. Sa première séance publique se tient au palais épiscopal le 1er novembre 1750.
La loi relative aux assemblées d'ouvriers et artisans de même état et profession (dit loi Le Chapelier) entraîne sa disparition le 18 août 1792.
Elle est recréée le 27 floréal an VII sous la dénomination de Société libre d'agriculture du département de la Somme. Cette dernière est remplacée, à son tour, par l'Académie des sciences, agriculture, commerce, belles-lettres et arts du département de la Somme le 30 germinal an X.
En 1870, la société savante reprend le nom d'Académie des sciences, des lettres et des arts d'Amiens. Elle est reconnue d'utilité publique le 5 janvier 1877. En juillet 1901, elle opte pour le régime des associations reconnues d'utilité publique.
Fonctionnement de l'Académie
Son fonctionnement est fixé au sein de ses règlement et statuts, agréés par le roi Louis XV le 30 juin 1750, enregistrés au Parlement le 7 août et au Bailliage d'Amiens le 18 novembre de la même année.
L"Académie est initialement composée de 30 académiciens résidants (auxquels il faut ajouter 6 académiciens ordinaires à partir de 1751), de 16 membres honoraires (augmenté à 25 à partir de 1751), et d'un nombre non fixé d'associés-correspondants.
L'Académie tire ses revenus de l'octroi de la ville.
Activités de l'Académie
Le but de l'Académie des sciences, des lettres et des arts est de promouvoir l'histoire d'Amiens et de la province de Picardie.
L'Académie propose des cours de botanique (à partir du 1er juillet 1754), d'anatomie et de mathématiques.
Elle édite régulièrement des Mémoires de l'Académie d'Amiens, au sein desquels les membres publient les résultats de leurs recherches.
Elle organise, chaque année, un concours littéraire. La rédaction porte sur l'éloge d'une personnalité née à Amiens.
L'Académie distribue également un prix de prose, ainsi qu'un prix de poésie.
Ceux-ci s'ajoutent à ceux fondés par des membres. En 1783, le peintre du roi Quentin de La Tour cède à la société savante une rente sur l'État de 500 livres. Le montant dégagé doit recompenser le citoyen ayant fait preuve du plus d'humanité ou ayant réalisé une découverte en matière de santé, d'agriculture, de commerce ou d'arts. En 1784, le lieutenant-général de la province de Picardie, duc de Charost, s'inspire de cette initiative : il donne 600 livres pour récompenser le mémoire le plus intéressant sur un sujet fixé par lui-même.
Les prix sont remis le dernier dimanche d'août, à l'occasion de sa séance publique annuelle.